Le Martinet Noir

Peut être durant la période de confinement, vers le 22 avril, avez vous pu observer l’arrivée des martinets;  nous vous proposons une présentation de cet oiseau qui égaye nos printemps

Le martinet noir fait partie des espèces protégées ; il est aisément reconnaissable à son plumage sombre et à ses longues ailes effilées. Même dans son vol bas et rapide, ses ailes sont toujours tendues, jamais fléchies. En vol, il paraît avoir une tête courte et une queue relativement longue. Il a une queue fourchue souvent fermée. Le plumage de l’adulte est brun très foncé, presque noir à contre jour. Sous une bonne lumière, sa gorge se révèle claire.
Ses évolutions aériennes sont souvent ponctuées de cris stridents ; le martinet chasse sans relâche les insectes en vol. Il vole à coups d’ailes frénétiques, amples, alternant avec de longs planés tranquilles contre le vent. En vol, la silhouette en forme d’arbalète des martinets est caractéristique.

Ses pattes sont tellement réduites qu’il ne peut pas se poser, auquel cas il ne pourrait plus décoller. Il vole donc presque constamment.
Régime : Le martinet se nourrit d’insectes volants qu’il va chercher jusqu’à 1000 mètres d’altitude et au-delà.

  • Longueur : 16 à 17 cm Longévité : jusqu’à 21 ans.
  • Envergure : 42 à 48 cm Poids moyen : 38 à 50 g


Nidification : Le nid est une construction de plumes et de matières végétales en forme de cuvette maçonnée avec de la salive. Le nid (en forme de coupelle plate de 10 cm de diamètre, composée de divers matériaux happés au vol -végétaux, papiers, plumes… et agglutinés par la salive-) est placé dans une cheminée, dans des fissures, sous le bord des toits, dans des tours…. Le nid de l’année précédente est réutilisé et consolidé si nécessaire par les deux membres du couple qui sont généralement fidèles.

Ponte : La femelle pond 2 ou 3 œufs surtout en juin. L’incubation dure environ une vingtaine de jours

Les jeunes sont sensiblement différents des adultes : leur gorge est plus pâle et les plumes du dessus sont bordées de clair ; ils sont nourris de proies transportées dans la Jeune martinet de 20 jours cavité buccale sous la forme d’une balle d’insectes vivants

collés par la salive gluante. L’élevage se prolonge de 39 à 45 jours. La survie adulte est de 65 à 76 % .

Répartition géographique

Le Martinet noir est le seul martinet présent dans presque toute l’Europe. L’aire de reproduction de cette espèce palé-arctique s’étend sur l’ensemble de la zone tempérée, de l’Afrique du Nord à l’Asie centrale. En France, l’espèce occupe pratiquement tout le territoire y compris les zones montagneuses des Alpes et des Pyrénées et les îles.

Écologie Le Martinet noir est présent aussi bien en plaine qu’en montagne mais il ne niche pratiquement que sur des édifices artificiels. A l’origine, il établissait son nid dans les failles de falaise et les vieux arbres, mais il a su profiter des constructions humaines dès leur apparition et en est devenu depuis un spécialiste. la répartition des nicheurs est donc aujourd’hui calquée sur celle de l’habitat humain et dans certains secteurs, les villes sont préférées aux villages.

Comportement

Oiseau très grégaire au mode de vie presque exclusivement aérien, le Martinet noir se nourrit, boit, récolte le matériel nécessaire à la construction de son nid, dort et peut s’accoupler en volant. Il ne se pose qu’au nid et peut être actif de jour comme de nuit. L’adulte défend son territoire pendant les pics d’activités, le matin et en soirée. Il chasse le reste de la journée et dort la nuit dans sa cavité ou en vol.

Le Martinet noir est migrateur. Il revient sur les lieux de reproduction dès la fin de mars mais surtout dans les deux premières décades d’avril. Plus de la moitié de l’effectif des reproducteurs est installé dans la première quinzaine de mai. Dans une même colonie, l’activité des oiseaux est relativement synchrone, et la plupart entament leur migration post-nuptiale dès l’élevage des jeunes terminé. Ces derniers partent en migration dès la sortie du nid. Dans le Sud de la France, ce départ pour les quartiers d’hiver débute à la fin de la deuxième décade de juillet et se poursuit jusqu’à la mi-août environ. Migrateur transsaharien, le Martinet noir hiverne en Afrique centrale et du Sud.

L’âge maximal connu est de 21 ans. La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 3 ou 4 ans. L’oiseau débute sa première nidification dans une cavité repérée et aménagée l’année précédente.

Régime alimentaire

Il se compose exclusivement d’insectes , coléoptères, diptères, lépidoptères et Arachnides. L’abondance des captures est étroitement liée aux conditions météorologiques. En cas d’intempéries, la faune reste au sol, et les martinets de tous âges peuvent ralentir leur métabolisme en attendant des conditions plus clémente. Le Martinet noir peut aussi chasser des insectes loin de son site de reproduction, en tirant profit de situations climatiques particulières, et contourner par exemple une dépression pour exploiter les insectes prisonniers des courants d’air chaud ascendants .

Espaces protégés

L’intérêt des espaces naturels protégés généralement peu urbanisés réside dans leur aptitude à procurer les terrains de chasse recherchés, surtout s’ils sont à proximité d’agglomérations urbaines. Néanmoins, le Martinet noir peut bénéficier indirectement de la protection au titre de patrimoine historique, de certains monuments dont l’architecture, plus riche en anfractuosités que les quartiers modernes, offre de nombreux sites pour la nidification.

État des populations et tendance d’évolution des effectifs

Si les effectifs des populations s’accroissent en certains points du globe, ils sont plutôt stables en Europe voire diminuent. Ainsi, des baisses d’effectifs nicheurs ont été mentionnées dans au moins douze pays européens. Les inventaires nationaux récents situent ces effectifs entre 100 000 et 1 000 000 de couples

Menaces potentielles

L’espèce étant strictement insectivore, elle est exposée à tous les traitements pesticides qui peuvent affecter ses proies.

Les nouvelles techniques et les matériaux employés pour les constructions modernes et la rénovation des centres historiques des villes et des villages réduisent les possibilités de nidification et, à terme, poseront sans doute un problème à l’espèce.